CINEMATOGRAPHES

Le Pantomimographe

Cet appareil, construit par M. Ch. Alibert, permet de prendre des négatifs, ainsi que de tirer et de projeter les positifs. Nous allons indiquer comment sont obtenus ces divers résultats.
La pellicule perforée sur ses bords est enroulée sur une bobine pouvant tourner librement sur son axe ; au sortir de cette bobine, elle passe entre un guide percé d’une fenêtre de 20 sur 25 millimètres et une lame de ressort également percée d’une fenêtre au-devant de laquelle est placé l’obturateur qui est lui-même situé derrière l’objectif.
Le mouvement est donné aux organes de l’appareil au moyen d’une manivelle placée sur l’axe d’une roue dentée qui actionne l’obturateur par l’intermédiaire d’une pignon ; un autre pignon, entraîné également par la roue et portant un plateau à deux dents saillantes qui viennent actionner une croix de Malte qui constitue l’organe essentiel d’entraînement de la pellicule. Pour cela, la croix de Malte est calée sur un axe portant les deux roues dont les dents entrent en prise avec les perforations des bords de la pellicule après son passage dans l’appareil. L’obturateur est constitué par un cylindre percé de deux fenêtre et tournant dans un autre cylindre fixe percé également de deux fenêtre.
Comme on voit par ce qui précède, à chaque demi-tour du plateau, la croix de Malte tourne d’une division correspondant à la grandeur d’une image sur la pellicule ; pendant l’entraînement, l’obturateur est fermé, c’est-à-dire que les fenêtres ne correspondent pas ; au contraire, pendant l’arrêt de la pellicule, qui dure tout le temps que la partie ronde du plateau comprise entre les deux dents passe sur la partie concave des branches de la croix de Malte, l’obturateur se démasque pour se remasquer à nouveau quand la pellicule avance de la grandeur d’une image.
Pour obtenir une bande positive, on opère de la façon suivante, identique d’ailleurs à celle de la plupart des autres appareils : on retire l’objectif et on enlève le couvercle à coulisse de l’appareil, qu’on remplace par une boîte contenant la bobine sur laquelle est enroulée la pellicule négative, ainsi que la bobine qui contient la pellicule à impressionner placée derrière la première ; les deux pellicules sont entraînées ensemble par les roues de l’appareil et la pellicule négative seule sort à l’extérieur de l’instrument en passant par un couloir pourvu d’une manche en étoffe opaque empêchant l’introduction de la lumière dans l’appareil. La pellicule impressionnée s’enroule sur une bobine intérieure spéciale et n’a plus qu’à être développée.
Quand on veut se servir de l’appareil pour projeter les images, on remplace l’objectif photographique par un objectif à projection et on place une lampe en regard de la fenêtre.

- J.L. Breton, La Chronophotographie, 1897
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