Alphonse Darras
Le 28 mai 1894, Alphonse Edouard Jean Baptiste Darras (1860 - ?) rachète à la veuve de Joseph Eugène Deschiens (1826 - 1889) le fonds de commerce situé 123, boulevard Saint Michel à Paris. La maison Deschiens, fondée en 1866, est spécialisée dans la construction d’appareils se rapportant à la télégraphie et la téléphonie, ou relevant du domaine de l’application de l’électricité. C’est dans ses ateliers qu’on été construits les appareils de Wheatstone perforateurs, transmetteurs et dérouleurs, employés en télégraphie sous-marine par l’administration des télégraphes et la compagnie française des câbles télégraphiques. Elle fournit également aux compagnies de chemin de fer les appareils Morse ou Breguet (manipulateurs et récepteurs, commutateurs, galvanomètres, indicateurs, sonneries, etc) en usage sur les lignes françaises. C’est également Deschiens qui construisit le premier revolver photographique utilisé par Jules Jansen en 1874 pour chronophotographier le passage de Vénus devant le soleil.
Alphonse Darras poursuit ces activités tout en s’intéressant aux dernières merveilles de la science. En 1895, il fabrique un des premiers phonographes français, fonctionnant à la main. L’année suivante, il dépose un brevet pour une caméra réversible. Cet appareil, baptisé Cinémographe, utilise du film standard 35mm (un exemplaire est conservé au Musée des Arts et Métiers), mails il existe également un modèle pour pellicule 45mm.
En mars 1915, Darras, en rachetant son fonds de commerce à la veuve de Louis Payen, poursuit la fabrication de l’Arithmomètre, la première machine à calculer, conçue par Thomas de Colmar en 1820, mais toujours utilisée 100 ans plus tard.