Cet appareil, construit par la maison Hermagis se signale par l’extrême
simplicité de son mécanisme. Le système d’entraînement
de la pellicule qui caractérise l’appareil est composé d’un
cylindre denté entraîneur dont chaque tour complet fait passer
quatre images devant l’objectif, d’une étoile à quatre
branches calée sur le même arbre et d’une came en forme
d’escargot fixée sur l’arbre de l’obturateur perpendiculaire
au premier et tournant quatre fois plus vite ; les deux arbres supportant
l’un le cylindre-entraîneur et l’étoile, l’autre
l’obturateur et la came, sont mis en mouvement par l’intermédiaire
de trains d’engrenages appropriés à l’aide de
la manivelle commandant également l’enroulement de la pellicule
; la roue dentée qui actionne l’arbre du cylindre-entraîneur
et de l’étoile n’est pas fixée sur cet arbre,
mais est folle sur lui et simplement reliée à l’étoile
par un ressort à boudin, ce qui permet, malgré la rotation
continue de la roue, une rotation intermittente de l’arbre solidaire
du cylindre-entraîneur et de l’étoile ; c’est
la came fixée sur l’arbre de l’obturateur qui réalise
cette intermittence de mouvement ; en effet, tant que l’obturateur
est ouvert et laisse passer les rayons lumineux, une des branches de l’étoile
qui sont munies de galets à leur extrémité glisse
sur la partie droite de la came et le cylindre-entraîneur, par suite
le film sont maintenus immobiles ; mais dès que l’obturateur
se ferme, la branche de l’étoile atteint la partie inclinée
de la came, ce qui permet à l’arbre du cylindre-entraîneur,
sollicité par le ressort à boudin tendu par la rotation de
la roue folle pendant la période d’immobilité, de tourner
d’un quart de tout et par suite de remplacer l’image qui se
trouvait en face de l’objectif par la suivante ; à ce moment,
la branche suivante atteint la partie plane de la came et la pellicule
se trouve à nouveau immobilisée, l’obturateur s’ouvre
et une nouvelle image se trouve projetée ; cette même série
de phénomènes se répète jusqu’au complet
déroulement du ruban pelliculaire.
La durée de projection des images est égale aux trois quarts
du temps total, un seul quart étant employé au changement
des épreuves.
- J.L. Breton, La Chronophotographie, 1897