CINEMATOGRAPHES

Le Mouvementographe

L’appareil construit par M. Zion est à classer parmi ceux dont le mécanisme est d’une solidité extrême et peu sujet aux dérangements.
Une manivelle, conduite à la main, met en mouvement une roue dentée et l’obturateur, calés l’un et l’autre sur cet axe lui-même.
La roue dentée engrène avec un pignon qui met en mouvement un second axe portant en son milieu une noix, creusé sur sa circonférence d’une rainure hélicoïdale. Dans cette rainure viennent s’engrener tout à tout les rayons d’une étoile à six branches, calée elle-même sur un troisième axe, qui porte en outre un barillet d’entraînement très léger en aluminium et muni de seize dents d’entraînement.
La pellicule portée sur un cylindre à mouvements libres s’engage entre deux rouleaux qui la dirigent vers une coulisse portant une ouverture de grandeur égale à celle de l’image à projeter.
En sortant de la coulisse, la pellicule se recourbe sur le cylindre denté, et elle est prise alors par seize dents à la fois. Cette disposition spéciale à l’appareil de M. Zion à le grand avantage d’éviter la déchirure des pellicules, car l’effort étant réparti sur une grande surface, chaque perforation ne subit qu’une traction réduite. Un nouveau rouleau presseur reçoit la pellicule au sortir du barillet entraîneur ; plus bas celle-ci passe sur une poulie commandée par une courroie et qui embobine la pellicule après son passage dans l’appareil. Souvent dans les projections, on laisse tomber librement la pellicule au-dessous de l’appareil.
Deux ressorts tiennent butée contre l’ouverture de la coulisse la fenêtre mobile postérieure.
Pour la prise des négatifs, M. Zion a combiné deux boites porte-pellicules qui se mettent au-dessus et au dessous de l’appareil et permettent de changer les films en pleine lumière.
Pour mettre le Mouvementographe en marche, on amorce d’abord la pellicule, en attirant en bas l’extrémité du film sortant de la boite-magasin. On retire ensuite les deux ressorts qui maintiennent la fenêtre, en les écartant à droite et à gauche, on ouvre la fenêtre et l’on fait passer le film derrière les rouleaux supérieur et inférieur et par dessus la roue dentée, en faisant entrer les dents du barillet dans les perforation ; enfin, suivant le cas (prise des négatifs ou projections), on laisse l’extrémité libre ou on l’amorce sur une bobine, pour être enroulée en même temps que s’effectue le déroulement de la bobine supérieure. On referme la fenêtre et l’on met en place les deux ressorts.
Dans le cas des projections, on règle la place de l’image en faisant mouvoir au moyen d’une vis de rappel une deuxième fenêtre mobile placée sur l’ouverture de la coulisse, jusqu’au moment où les bords de cette fenêtre encadrent bien exactement l’image.
Pour la prise des négatifs, la mise au point se fait en plaçant un verre dépoli dans la fenêtre.
Mais pour éviter tout tâtonnement, l’objectif est monté sur une rondelle munie d’un pas de vis qui permet de l’avancer et de le reculer à volonté ; à l’aide des points de repère gravés sur cette rondelle, on peut vérifier une fois pour toutes la mise au point.
L’objectif est un anastigmat de Zion qui donne une netteté parfaite même à grande ouverture.

- Eug. Trutat, La Photographie Animée, 1899

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