CINEMATOGRAPHES

Le Cinéma à plaques Bettini

L’appareil imaginé par M. G. Bettini est basé sur un principe qui au premier abord semble paradoxal puisque c’est l’objectif qui se déplace, aussi bien pour la prise des vues que pour leur projection.
L’appareil est réversible : avec quelques modifications de détail, il peut servir pour la prise des vues et pour leur projection. M. Bettini a, du reste, aussi établi des appareils simplifiés qui permettraient soit la prise des vues, soit la projection.
Examinons d’abord l’appareil qui sert à projeter. Les images au nombre de 576 (soit 36 lignes de chacune 16 vues) sont obtenues sur une plaque un peu plus grande que le 13 x 18 (exactement 216 x 131 mm) qui est placé verticalement dans l’appareil ; elle est munie sur l’un de ses côtés d’une bande métallique à crémaillère qui est fixée de façon à faire corps avec elle et qui peut être raccordée rapidement à la crémaillère de la plaque suivante, qui se pose sur la première. On peut de cette façon faire passer dans l’appareil un nombre quelconque de plaques sans solution de continuité, comme s’il s’agissait d’un large ruban de verre.
L’appareil est renfermé dans une boîte de dimensions restreintes, tel qu’un Kodak ordinaire, et un magasin qui lui est adjoint contient 12 plaques qui se succèdent automatiquement ; on peut donc enregistrer 6872 images sans recharger l’appareil.

Différents modèles de Cinéma Bettini à Plaques.
Pour répondre aux différents desiderata des amateurs, M. Bettini a établi plusieurs modèles de son cinéma :
Modèle n° 1 - Appareil établi à la fois pour prendre sur plaques des vues animées et pour en faire la projection ; si on le désire, sur ce modèle pourra être adapté un objectif disposé de façon à permettre de prendre aussi des photographies ordinaires ou stéréoscopes.
Modèle n° 2 - Appareil similaire au premier, mais d’une construction simplifiée, et servant uniquement à la projection des plaques déjà impressionnées ; ce modèle est tout indiqué pour les clients ne faisant pas de photographie ; moins coûteux que le n° 1, il sera très demandé, et assura un énorme débouche aux plaques éditées.
Modèle n° 3 - Appareil pour prendre exclusivement des vues animées sur larges pellicules en bobines, du même genre que celles utilisées avec les Kodak, pellicules devant ensuite servir à impressionner les plaques positives pour la projection. Il est avantageux, en effet, de mettre à la disposition des amateurs un appareil pour prises de vues leur permettant de n’emporter, surtout en voyage, que des bobines.
M. Bettini a, en outre, établi un quatrième appareil d’une toute autre conception, plutôt assimilable à un jouet, mais présentant cependant toutes les caractéristiques d’un cinéma sérieux ; ce modèle pouvant donner des projections d’assez longue durée est d’une construction extrêmement simple et pourra être vendu comme jouet d’enfant à un prix tout à fait minime, ainsi que les clichés impressionnés s’y adaptant.

En dehors de ces différents modèles de cinéma destinés à la vente, M. Bettini a aussi conçu un appareil spécial, la “doubleuse cinématographique”, permettant d’éditer sur des plaques utilisables avec les modèles n° 1 et 2, et celles du jouet, les vues animées prises sur des rubans : ce procédé de transportation sera de la plus grande valeur pour l’industrie nouvelle, qui pourra profiter ainsi de toutes les vues prises avec cinématographes à pellicules.

- Le courrier Cinématographique, mai 1913
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