Gianni
Bettini
Ancien officier de cavalerie dans l’armée italienne, Gianni
Bettini (1860 - 1938) débarque aux Etats-Unis en 1885,
par amour pour une riche américaine. Il s’intéresse
très
vite au développement du Phonographe, créant une compagnie
dont les appareils et les enregistrements de qualité lui apporte
une certaine notoriété, malgré leur modeste diffusion.
En 1898, Bettini est de retour en Europe et crée en France la Société des
Micro-Phonographes Bettini, au capital de 850.000 francs, ayant
pour objet
"l’exploitation d’inventions se rapportant aux machines
parlantes, Phonographes et Graphophones", dont le siège
se situe 23, boulevard des Capucines à Paris.
Les activités de Bettini ne se limitent pas au
domaine du Phonographe ; il invente un briquet, perfectionne une lampe à acétylène,
met au point un distributeur automatique de boules de gomme et s’intéresse
bien sûr à l’image animée.
En 1908, Bettini tente de monter la Société Anonyme
du Kino-Plak,
ayant pour but d’exploiter, dans tous les pays du monde, à l’exception
de l’Angleterre et ses Colonies, des deux Amériques et du
Canada, les brevets concernant un "Cinématographe d’un
système
nouveau, enregistrant et reproduisant les vues animées au moyen
de plaques photographiques". Le Kino-Plak doit
permettre de prendre 1032 photographies sur une plaque de verre 13x18,
remplaçant la traditionnelle pellicule inflammable.
Dans le bulletin de souscription qu’il fourni à de potentiels
actionnaires, Bettini indique que cette invention est
brevetée en
France sous le numéro 40.218, en date du 14 mars 1907. Ce numéro
de brevet n’existe pas en 1907; par contre, à cette date,
il existe un
brevet (n° 385.419) déposé par
Jean-Léon Muller et Jules Rousset,
pour des “plaques cinématographiques de projection en
verre et leur procédé de fabrication". S’agit-il
là des
inventeurs, à qui la société en formation prévoit
d’attribuer une somme en espèce de 200.000 francs payable à la
constitution de la Société française et 12.000 parts
de fondateurs ? En mai 1908, divers pourparlers encourageants laissent penser
aux fondateurs que le capital de la société, initialement
prévu à 1.000.000 de francs, peut être ramené 500.000
francs. Cette manoeuvre, censée rendre l’affaire encore plus
avantageuse et plus attrayante, ne suffit pas à attirer les souscripteurs
et la Société Anonyme du Kino-Plak ne voit
jamais le jour.
Bettini n’abandonne pas pour autant l’idée,
qu’il reprend à son compte en 1910, en déposant le
premier d’une série de brevets. A partir de juillet 1911,
le nouveau Cinéma à Plaques commence
a être dévoilé dans
la presse. L’appareil utilise des plaques légèrement
plus grandes que le 13x18, mais ne contenant plus que 576 images, dont
la taille est supérieure à celles obtenues avec le Kino-Plak.
En 1913, Bettini imagine une version simplifiée
de son appareil, dans lequel les images sont enregistrées cette
fois-ci sur un disque de celluloïd.
Avec la déclaration de guerre, Bettini part sur
le front français
et devient correspondant du journal le Gaulois. En 1917, il regagne les
Etats-Unis, où il continu de s’intéresser au cinéma à plaques
pour lequel il dépose 3 nouveaux brevets dans les années
20.