Paul Nadar
Paul Nadar (1856 – 1939) est le fils de Gaspard-Félix
Tournachon (1820 - 1910), dit Nadar, caricaturiste, aéronaute, et surtout photographe
renommé du tout Paris de la seconde moitié du XIXème
siècle.
Paul collabore assez jeune à l’activité du studio de son
père, avant d’en prendre la direction, vers 1886.
Comme son père, il se consacre aux portraits photos de célébrités
du monde culturel, politique et social de son époque. En dehors de l’atelier,
il réalise des vues en ballon en 1886, photographie
l’incendie de l’Opéra comique en 1887, avant d’entreprendre
en 1890, un long voyage à travers l’Europe et l’Asie jusqu’au
Turkestan, pour suivre la Route de la soie.
Lors de ce périple, Nadar utilise le nouvel appareil
photographique Kodak, utilisant du film souple à la place des traditionnelles
plaques de verre. De retour à Paris,
il devient l’agent de George Eastmann pour la France.
Nadar n’a donc aucun mal pour se fournir en pellicule lorsqu’il commence à s’intéresser
au cinématographe. En Juin 1896, il dépose un brevet avec Eugène
Defez pour un "Système d'appareil pour photographier et projeter
des images animées".
Deux caméras sont construites utilisant du film non perforé. L'une
au format 58mm dans laquelle la pellicule est entraînée par un système
de petits rouleaux disposés autour d'un grand cylindre ; ces petits roulement
de friction pressent la pellicule sur le grand cylindre animé d'un mouvement
de rotation intermittent. Dans le second modèle en 35mm , un rouleau débiteur
pourvu de pointes, laisse de petits trous sur le film au fur et à mesure
de l'avancement de la pellicule. En mai 1897, cet appareil est présenté au
membre du conseil du Musée Grévin, en vue de succéder
au Théâtre Optique d'Emile Reynaud, mais ceux-ci
déclarent
que "le bruit des engrenages rend l'appareil de projection absolument
impraticable". Les appareils cinématographiques de Nadar ne
seront jamais commercialisés.
Paul Nadar s’éteint le premier jour de la Seconde
Guerre Mondiale, le 1er septembre 1939. À partir de cette date, le Studio
Nadar connaît
un déclin rapide et constant.
En 1950, L’Etat rachète le fonds de l’atelier. Les négatifs
sont attribués aux Archives Photographiques (Médiathèque
de l’architecture et du patrimoine) et les épreuves dites Commerciales à la
Bibliothèque Nationale de France. Henri Langlois récupère
pour la Cinémathèque Française les deux caméras de
1896, ainsi que quelques films.
