Emile Reynaud
Charles-Émile Reynaud (1844 - 1917), inventeur du Praxinoscope et du Théatre Optique, est considéré comme le père du dessin animé, et l’un des pionniers du cinéma.
Ayant reçu une éducation technique et artistique, il entre à 14 ans dans un atelier de réparation d’instruments d’optique. Il est ensuite opérateur chez le portraitiste Adam-Salomon, avant de s’installer comme photographe à Paris. En 1864, il fait la connaissance de l’Abbé Moignot, auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique et fervent adepte des projections lumineuses, dont l’enseignement se montrera décisif pour la suite de sa carrière. Nommé professeur de Sciences au Puy-en-Velay où il s’installe en 1865, Reynaud donne de nombreuses conférences illustrées par les projections.
Le 30 août 1877, il dépose le brevet du Praxinoscope, un "appareil pour obtenir l'illusion du mouvement à l'aide de glaces mobiles". Ce jouet optique connaît un grand succès et est décliné en plusieurs versions, Praxinoscope jouet, Praxinoscope à manivelle, Praxinoscope-Théâtre (1879) Praxinoscope à projection (1880) ou Toupie Fantoche (1882). Tous ces jouets ne permettent que la reproduction d’un mouvement limité à quelques images. Ce problème est résolu avec le Théatre Optique, breveté en décembre 1888, qui permet la projection de véritables dessins animés, peints, par Reynaud lui-même, sur des bandes de longueur illimité. L’appareil devient une des attractions du musée Grévin entre 1892 et 1900, sous le nom de Pantomimes Lumineuses.
Avec l’arrivée du Cinematographe en 1895, Reynaud essaye de mettre au point un appareil de prise de vues chronophotographiques qui pourraient être appliquées au Théâtre Optique. Après quelques essais, ce projet baptisé Photo-Scénographe est abandonné. A partir de 1902, Reynaud travaille à une ultime évolution de son Praxinoscope, permettant la vision photographique animée en relief ; le Stéréo-Cinéma, breveté en 1907, ne rencontre pas non plus de succès et met un terme à ses travaux. Ruiné et désespéré, Reynaud détruit son Théâtre Optique et jette à la seine la majeur partie de ses bandes, quelque jours avant de recevoir la visite de Léon Gaumont, qui se proposait d’acheter ces précieuses reliques pour en faire don au musée des Arts et Métier !
