Le Discotrope (breveté S.G.D.G.) est un petit cinématographe d’une solidité que tous apprécieront. La simplicité et l’heureuse disposition de ses organes empêchent d’ailleurs qu’il en soit autrement.
Voici la description de ce petit appareil :
Chaque vue comporte 12 phase circulairement réparties dans les limites d’une circonférences de 0m,21 de diamètre. Ces figures sont imprimées sur un papier de composition spéciale, extra-transparent et très résistant. Le disque ainsi obtenu est collé sur une armature de carton, qui lui assure une rigidité plus que suffisante.
Trois trous œilletés, disposés en forme de triangle, sont percés autour et à peu de distance du centre.
L’appareil lui-même consiste en une masse rectangulaire entièrement revêtue de bois, et mesurant 0m,24 de longueur, sur 0m,17 de largeur et 0m,025 d’épaisseur.
Au milieu du rectangle et dans la partie inférieure, en F, est percée une ouverture circulaire de 0m,032 de diamètre.
Symétriquement au dessus, en R, est une rondelle de cuivre montée sur un axe qui, faisant corps avec elle, va se greffer sur le centre d’une des roues intérieures du mécanisme.
Cette rondelle porte trois goupilles g, dont le calibre et l’écartement correspondent à ceux des trous.
Pour mettre le disque en place, il suffit de faire coïncider ses trous trous avec les trois goupilles, sur la saillie desquelles on tendra un petit anneau de caoutchouc. Ainsi maintenu, le disque adhérera forcément à la rondelle.
N’oublions pas de signaler l’obturateur, le support de l’objectif et l’axe de la manivelle.
Le Discotrope s’adapte à tout appareil de projection. Il suffit de retirer l’objectif de ce dernier et d’appliquer, devant la bouche devenue libre, l’ouverture du Discotrope, axe pour axe.
Tout étant en place, la manœuvre est des plus simples.
En tournant la manivelle, on agit sur les rouages intérieurs qui produisent, sur les organes visibles, les effets suivants :
La rondelle R et en même temps le disque qu’elle porte tournent par sauts de 1/12 de tour, suivis chacun d’un temps d’arrêt. De sorte que les 12 figures composant le mouvement d’ensemble viennent successivement s’arrêter devant l’objectif, éclairées pendant tout le temps d’arrêt, cachées par l’obturateur tant qu’elles se meuvent.
Et tandis que l’opérateur tourne la manivelle, Guignol s’escrime sur l’écran et les jeunes spectateurs trépignent d’aise.
Que faut-il de plus ?

La construction du Discotrope a été confiée par M. l’abbé Charles à notre service des Projections qui est en mesure de le fournir d’ores et déjà aux conditions suivantes :
Discotrope seul : 28 fr.
Disques : la pièce : 1 fr. 25
La série de 6 disques : 6 fr. 75

- Le Fascinateur, 1906