CINEMATOGRAPHES

A.J. Pipon

En 1894, les frères Alexandre Jules (1865 - 1923) et Jules Alexandre (1870 - 1899) Pipon ouvrent un magasin de vente et de fabrication d’appareils photographiques, au 5 rue Castex à Paris. L’année suivante, ils s’installent au 10 rue de Thorigny et fondent, le 13 novembre, la société en nom collectif A. et J. Pipon au capital de 40.000 francs, ayant pour objet l’exploitation de ce fonds de commerce. Les deux frères, mécaniciens de formation (en 1890, Alexandre est tourneur en cuivre tandis que Jules est ajusteur), s’intéressent très tôt au cinéma et déposent, dès le 3 mars 1896, le brevet du Cinographoscope. Jugeant les nombreux appareils de projections animés construits à la suite du Cinématographe Lumière et du Chronophotographe Demeny, Eugène Trutat, dans son Traité général des projections publié en 1897, estime que "leur fabrication laisse beaucoup à désirer, ne faisant d’exception que pour celui des frères Pipon, qui, au contraire, est établi avec tous les soins désirable et donne d’excellent résultat."
Pour exploiter l'appareil, les deux frères s’associent avec René Pressecq et fondent, le 27 avril 1896, la société en nom collectif A.J. Pipon-Pressecq, dite Société du Cinographoscope, au capital de 100.000 francs. Le 9 janvier 1897, la société, sise 10, rue de Thorigny à Paris, revend ses actifs à Alexandre et Jules Pipon.
Après le décès de Jules Alexandre en 1899, de nouveaux associés font leur apparition dans la société transformée en Société Anonyme A.J. Pipon, au capital de 400.000 francs. Désormais situé 4 et 4 bis, allée-verte à Paris, elle effectue “tous travaux d’optique, de mécanique, d’ébenisterie et d’une façon générale tous travaux concernant la photographie”. Pipon dépose les marques “Cosaque” et "Cosaque Junior” pour désigner des appareils photographiques. Voyant là une imitation frauduleuse de la marque “Kodak” , la société Eastman Kodak fait pratiquer une saisie chez Pipon et l’assigne en justice, qui rend un jugement favorable à Eastman le 8 décembre 1900.
Le 18 octobre 1902, la société A.J. Pipon est dissoute. Pipon poursuit toutefois ses activités au 9, rue Lasson, dans le 12ème arrondissement, construisant objectifs, chambres, foldings, stéréoscopes, obturateurs et imaginant en 1907, un "cinématographe plus particulièrement destiné à la publicité". En 1910, Pipon, associé à l’italien Victor Calcina, dépose deux nouveaux brevets concernant la cinématographie.
Le 22 janvier 1914, A.J. Pipon est déclaré en état de faillite ; un concordat de 8 ans lui est accordé pour payer ses dettes. Au début des années 20, Pipon est toujours en activité, déposant de nouveaux brevets pour des perfectionnements aux lunettes et un appareil pour découper les verres d’optiques.
Alexandre Jules Pipon est également le frère de Emile Alfred Jean Pipon (1872 - 1927), fondateur, le 17 octobre 1901, de la société en nom collectif E. Pipon et J. Canal, appareils photographiques et instruments de précision, 11 rue Stanislas, au capital de 25.000 francs, (société dissoute le 18 octobre 1902) et auteur d’un brevet pour un "dispositif inverseur pour projections cinématographiques", le 21 mars 1908.

 

 

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