CINEMATOGRAPHES

René Bünzli

Henri René Bünzli (1870 - 1961) est originaire de Reims. Entre 1885 et 1888, il est élève à l’école d’horlogerie de Paris où il se distingue en remportant plusieurs 1er prix (sciences physique, dessin technique, théorie de l’horlogerie, finissage de remontoirs, échappements à cylindres). C’est sans doute là qu’il fait la connaissance de Pierre Victor Continsouza, avec qui il ouvre un atelier de mécanique de précision au 6, rue Fontaine au Roi, en 1896.
Le 14 novembre 1896, Bünzli et Continsouza déposent le brevet pour "un nouvel appareil pour l'obtention et la projection de la photographie animée". Ce brevet fait suite au brevet n° 255.937 du 28 avril de la même année, déposé au seul nom de Continsouza, pour "un appareil photographique à bande sensible continue pour la fixation et la reproduction des scènes animées". Ces deux brevets concernent l’application du mécanisme à Croix de Malte, bien connu en horlogerie, à l’entraînement de la pellicule ; le premier avec une croix à 5 branches, le second avec une croix à 4 branches à attaque tangentielle qui sera utilisée dans la grande majorité des projecteurs construits dans le monde.
En janvier 1898, Bünzli et Constinsouza fondent la Manufacture Française d’Appareils de Précision au capital de 350.000 francs. 2 550 action de 100 francs sont souscrites par la Compagnie Générale de Cinématographes, Phonographes et Pellicules (anciens établissements Pathé Frères) qui s’assure ainsi le contrôle de ce concurrent potentiel. Située 25 & 27 boulevard de Belleville, la Manufacture à pour but d’exploiter la fabrication et la construction de toutes machines et appareils de petite mécanique en général et principalement des phonographes ou machines à enregistrer et reproduire la parole, le chant et la musique. A l’époque la branche cinéma de Pathé ne représente que 10% de son chiffre d’affaire, qui jusqu’en 1906 sera dominé par l’activité phonographique. En octobre 1898, la Manufacture Française d’Appareils de Précision porte son capital à 1 million de francs et peu se vanter d’être la plus importante fabrique de phonographes d’Europe.
En septembre 1900, la Manufacture fusionne avec Pathé pour donner naissance à la Compagnie Générale de Phonographes, Cinématographes et Appareils de Précision, au capital de 2,666 millions de francs.
Le 21 novembre 1899, Bünzli et Continsouza déposent leur dernier brevet en commun pour l’Animateur Stéréoscopique. Un nouveau brevet, déposé le 20 janvier 1900, au seul nom de René Bunzli, décrit les nouvelles caractéristiques de ce Stéréoscope animé. L’appareil est construit et commercialisé par Louis Lamazière, avec qui Bünzli semble se rapprocher, tandis que Continsouza dirige désormais les ateliers de mécanique de Pathé (Lamazière est d’ailleurs le témoin de René Bünzli, lors de son mariage le 7 juillet 1900). Lamazière est constructeur d’appareils de précision ; il fabrique des projecteurs, des appareils de prise de vues en 35, 50 et 70mm ainsi que des phonographes.
Le 1er novembre 1909, René Bünzli et Louis Lamazière fondent la société en nom collectif Lamazière et Bunzli, dont le siège est situé 11, rue du Surmelin à Paris. Le 20 janvier 1914, celle-ci est transformée en société anonyme, dite Société de Construction d’Appareils de Précision, au capital de 2.000.000 de francs. Parmi les nouveaux actionnaires, on retrouve le nom de Pierre-Victor Continsouza.
Les relations entre les deux hommes se poursuivent après la 1ère guerre. Dans les années 20, Continsouza soutraite à René Bünzli la construction d’une partie des appareils Pathé Baby qui s'effectue dans les usines Vaucanson de Saint-Nicolas d’Aliermont. Dans les années 30, André Bunzli, le fils de René, travaille comme ingénieur mécanicien à l'Usine de la Marque à Tulle, dirigée par Continsouza (il sera fusillé par les allemands en juin 1944).
René Bünzli décède à Villennes sur Seine le 6 août 1961.

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