Charles Pathé
Fils de charcutiers installés à Vincennes, Charles
Pathé (1863
- 1957) découvre le Phonographe et le Kinetoscope Edison en 1894.
Ayant trouvé sa vocation, il ouvre sa première boutique située
72, cours de Vincennes, en janvier 1895. Pathé se
fait rapidement une clientèle de forains, à qui il propose
des copies des précieux appareils Edison, qu'il fait venir d'Angleterre.
Mais, si il peut enregistrer des cylindres pour phonographe dans ses locaux,
Pathé n'est pas en mesure de créer de nouvelles
bandes pour le Kinétoscope. C'est alors qu'il reçoit la visite
d'Henri
Joly, qui lui annonce être capable de construire une
caméra
permettant de prendre des films. Tandis que Pathé avance les fonds,
Joly construit un premier appareil,
breveté en août 1895,
mais l'association entre les deux hommes cesse à la fin de l'année,
au moment où le Cinématographe
Lumière triomphe sur
les boulevards. Le 30 septembre1896, Charles s'associe
avec son frère
Emile (1860 - 1937) et crée la société Pathé Frères,
au capital de 40.000 francs, dont le siège social se trouve au 98,
rue de Richelieu. Tandis qu'Emile s'occupe de la branche phonographique,
Charles prend en main la partie cinéma, qui restera très
minoritaire dans les activités de la société jusqu'au
début des années 1900.
En 1897, les frères Pathé reçoivent la visite de Claude
Grivolas, un riche industriel, qui propose de constituer une société importante
avec suffisamment de capitaux pour en assurer le développement complet.
Le 11 décembre est constituée la Compagnie
générale
de cinématographes, phonographes et pellicules, société anonyme
au capital d'un million de francs. La société prend également
des parts dans la Manufacture française d'appareil de précision de René Bünzli et P.V.
Continsouza, avant de l'absorber en 1900
; les anciens Etablissements Pathé Frères deviennent
alors la Compagnie générale de phonographes, cinématographes
et appareils de précision, au capital de 2,666 millions
de francs.
L'ascension est alors fulgurante et en 1907, lorsque le système
de location des films remplace la vente au mètre, Pathé est
déjà devenu le premier producteur mondial de films. La société (dont
le capital est désormais de 3,8 millions de francs) possède
des succursales dans le monde entier, des usines à Vincennes, Joinville
et chatou (pour le phonographe), des ateliers de prise de vues à Vincennes
et Montreuil, et entreprend de créer un réseau de salles.
Pathé est également le premier constructeurs d'appareils
de cinéma professionnels, réalisés sous la direction
de Continsouza, avant de
se lancer, en 1912, dans le marché des
appareils pour amateurs, avec le Pathé KOK.
Cette même année,
la société devient la Compagnie générale
des établissements
Pathé Frères, phonographe et cinématographe,
au capital de 30 millions de francs et ouvre une nouvelle usine destinée à la
fabrication de la pellicule vierge.
Au lendemain de la guerre les activités phonographiques et cinématographiques
sont séparées entre la Société des
machines parlantes Pathé Frères et Pathé Cinéma.
En 1920, Pathé se sépare d'un bon nombre de filiales et abandonne
petit à petit la production. Pathé Cinéma se
concentre sur la fabrication de la pellicule vierge, tandis qu'est créé Pathé Consortium,
destiné à la distribution des films. En 1921, Charles Pathé est évincé du
conseil d'administration de Pathé Consortium, qui
ressemble de plus en plus à une coquille vide, mais peut se consoler,
l'année
suivante, avec le lancement réussit du Pathé-Baby.
En 1927, Charles Pathé se retire des affaires, au
moment ou sa société s'associe
avec Kodak, pour donner naissance à Kodak
Pathé. Avec l'arrivée
du parlant, Pathé Cinéma, dont le capital
est désormais
de 50 millions de francs, passe sous le controle de Bernard
Natan, avant
d'être déclarée en faillite en février 1936,
faillite définitivement close en 1943. La Société nouvelle
Pathé Cinéma peut alors voir le jour.