La principale particularité de cet appareil consiste dans la faculté de pouvoir dérouler la bande indistinctement dans les deux ses, de haut en bas ou de bas en haut, ce qui permet, en inversant simplement le sens du mouvement, d’enrouler la pellicule qui vient d’être projetée dans le sens voulu pour une nouvelle projection et cela sans lui faire quitter l’appareil et sans l’emploi de bobineur particulier ; on peut également projeter facilement les scènes en commençant par la fin, ce qui donne souvent lieu à des effets ulra-comiques et ce qui nécessite, avec la plupart des autres appareils, un système optique particulier pour empêcher que les personnages ne se présentent sur l’écran la tête en bas, ce qui serait pousser la charge un peu trop loin. De plus, la bande pelliculaire passant de l’une à l’autre bobine placée sur les tourillons A et B peut être engagée indistinctement dans l’une ou l’autre des deux gaines C ou D1, de façon à se trouver plus ou moins éloignée de l’objectif E, ce qui permet de projeter les images à courte distance avec un objectif à court foyer ou bien à une plus longue distance avec une plus grande facilité d’éclairage. Enfin, ce même appareil peut être employé, comme le premier kinétographe d’Edison, à vision directe ; il suffit pour cela de regarder l’image à travers un verre grossissant à l’arrière de l’appareil en plaçant devant l’objectif une source lumineuse quelconque, par exemple une simple lampe à pétrole.
- J.L. Breton, La Chronophotographie, 1897