Alban Lapipe
Alban Lapipe (1837 - 1899) est originaire d'Alise Sainte Reine, en Côte-d'Or. En 1866, il est domicilié rue Eupatoria à Paris et travaille comme mécanicien.
En 1868, il se met à son compte et ouvre un atelier de mécanique au 143, rue Oberkampf, dans le 11ème arrondissement. Il y fabrique notamment des presses mécaniques permettant de découper, emboutir et ajourer d'un seul coup. Sur ce principe,
Lapipe réalise, à la demande de Georges
Méliès,
la première machine à perforer la pellicule. Début 1896, il est toujours
difficile de se procurer du film vierge. Méliès qui venait de s’en
procurer en Angleterre auprès de R.W. Paul se souvient
de cet épisode
dans ses mémoires, bien des années plus tard : “De retour à Paris,
nouvelle épreuve. Les pellicules rapportées
de Londres n’étaient par perforées ! Toutes les boites étant
obligatoirement hermétiquement closes, ce détail était passé inaperçu,
mais quel détail ! Pas de perforeuse, où et comment s’en
procurer ? Seul Edison en possédait. Ce fut un nommé Lapipe qui
se chargea de confectionner un instrument pour perforer les films, suivant le
pas des tambours d’entraînement. Mais quel instrument ! Un vrai marteau-pillon, à manoeuvrer à la
main, d’une dureté énorme à faire fonctionner et,
pour comble, ne perçant que deux trous à la fois. On se rend compte
de la longueur du travail dans ces conditions et de la fatigue énorme
qui en résultait.”
Malgré ces défauts, la machine à Perforer Lapipe est toujours
commercialisée par Pathé en 1900 (la Cinémathèque
Française en possède un exemplaire).
En 1896, Lapipe est également l’auteur du brevet du Lapiposcope dont
deux versions légèrement différentes sont construites.
Lapipe décède le 10 mai 1899.
Son fils Henri Eugène et son gendre Charles Wittmann reprennent l’atelier de la rue Oberkampf, et fondent, le 27 juillet 1899, la société en nom collectif H. Lapipe et Ch. Wittman, au capital de 300.000 francs.