CINEMATOGRAPHES

Georges méliès

Georges Méliès (1861 - 1938) est le troisième fils de Louis Méliès, qui a fait fortune en créant une fabrique de chaussures de luxe. En 1888, lorsque son père se retire des affaires, Georges, passionné de magie, utilise la part de l'héritage qui lui revient pour acheter le Théâtre Robert-Houdin, situé 8 boulevard des Italiens à Paris. Méliès fait revivre ce haut lieux de la prestidigitation où il monte une vingtaine de spectacles d'illusion. Au dessus du théâtre, se trouve l'atelier du photographe Clément-Maurice, à qui son ami Antoine Lumière confie en 1895 l'exploitation parisienne du Cinématographe. Méliès est tout naturellement une des premières personnalités invitées a découvrir ce nouveau spectacle de magie lumineuse. Méliès cherche aussitôt à se procurer un exemplaire de ce précieux appareil, pressentant ce qu'il pourraît apporter à ses propres représentations. Devant le refus des Lumière de lui vendre un Cinématographe, il se tourne vers l'Angleterre où l'opticien et pionnier du cinéma anglais Robert-William Paul commercialise son projecteur Theatrograph dès février 1896. Méliès achète un de ces appareils et le transforme en caméra, avec laquelle il tourne ses premiers films à partir du mois de juin.
En septembre 1896, Méliès, son associé Lucien Reulos et Lucien Korsten déposent un brevet pour un "appareil destiné à prendre et à projeter les photographies animées." L'appareil, baptisé Kinétograph, ne sert en fait qu'à la projection. Il est commercialisé dès la fin de l'année, ainsi qu'un second modèle pour amateur, mais ne semble pas rencontrer un grand succès. Méliès en abandonne rapidement la fabrication et se sépare de son associé pour se consacrer au Théâtre Robert-Houdin et à la production de films.
Outre la caméra R.W. Paul transformée, Méliès utilise pour ses tournages des appareils Demenÿ, Lumière (en 1903, il couple mécaniquement deux Cinématographe afin d'obtenir deux négatifs identiques ; un pour le marché européen, l'autre pour les Etats-Unis) et plus tard Pathé pour ses derniers films réalisés en 1912.
Au lendemain de la première guerre mondiale, Méliès complètment ruiné, détruit tous les négatifs de ses films. Fort heureusement, il conserve sa première caméra ainsi qu'un Kinétograph (gravé Kinétographe Robert-Houdin), que sa veuve déposera à la Cinémathèque Française en 1939.

 

 

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