Un constructeur parisien, M. Georges Mendel, connu depuis longtemps par ses travaux sur la Photographie, le Phonographe et le Cinématographe, a inventé une machine électromagnétique, mue par un seul homme, mais capable de projeter avec un cinématographe ordinaire et avec les films usuels du commerce, une vue animée de 2 m. de longueur sur 1 m. 50 de hauteur.
L’appareil de M. Mendel a ceci de particulier qu’il est absolument
indépendant du cinématographe proprement dit.
La boîte électromagnétique contenant la magnéto
avec ses engrenages et sa courroie de commande a environ 0,37 x 0,30 x
0,26 m et pèse 13 kg ; on la pose sur une table quelconque et un
aide ou bien un spectateur tourne la manivelle pour produire le courant électrique
nécessaire à l’incandescence de la petite lampe du
cinématographe.
Un fil souple, d’une longueur quelconque, relie cette boîte
au cinéma, qui est lui-même posé sur un pied à 3
branches et dont l’opérateur tourne la manivelle.
Il y a dans ces dispositifs de grands avantages :
1 - Possibilité de donner plus de puissance à l’usine électrique
humaine et indépendante de l’appareil de projection.
2 - Absence au cinématographe des vibrations produites par la rotation
de la manivelle qui meut la machine d’éclairage.
3 - Possibilité d’adapter la lampe spéciale de projection à tous
les cinémas qui emploient les films ordinaires du commerce, qui
se trouvent partout en vente ou en location.
L’usine électromagnétique, le cinéma avec son
projecteur lampe à incandescence, un pied à trois branches
et 300m. de films à sujets variés coûtent ensemble
450 francs. C’est la solution du cinéma pour l’école,
la caserne, la famille et même pour les petits exploitants forains,
une vue de 3 m2 pouvant être convenablement appréciée
par 100 personnes au moins.
On peut voir fonctionner cet appareil dans le laboratoire de M. Georges
Mendel, 10 bis boulevard Bonne-Nouvelle, à Paris.
- La Nature, avril 1913