Georges Mendel
En 1889, Simon Georges Mendel (1863 - 1937) ouvre son premier magasin de fournitures photographiques au 4, rue de l’Echiquier à Paris et obtient une médaille d’Argent lors de l’exposition universelle.
En juillet 1890, il déménage au 22, boulevard Saint-Denis à Paris. Le succès
aidant, il rachète quatre ans plus tard le fonds de commerce d’E.
Enjalbert, l’inventeur du Photo-révolvert et, en
mars 1900, s’installe au 10 et 10 bis, Boulevard Bonne-Nouvelle.
Mendel s’intéresse très tôt au cinéma. Dès
la fin 1895, il propose des films 35mm achetés chez Pathé.
Le 1er décembre 1896, il dépose un brevet d’invention pour
"un appareil destiné à la photographie et la projection
des scènes animées, dit le Cinématographe Parisien”.
Une publicité de 1897 en vante les mérites (sans trépidations
!), mais il est impossible de savoir s’il s’agit bien de l’appareil
breveté. En effet, sous le même nom, sont vendus un modèle
d’exploitation et un modèle de salon. L'année suivante le Cinématographe
Parisien désigne un Phototachygraphe de Grimoin-Sanson, tandis qu'en 1901,
c’est
le Chronophotographe
Demenÿ qui
porte ce nom.
Dans les premières années du siècle, Mendel s’apparente
d’avantage à un distributeur qu’à un constructeur.
Il vend sous son nom des films Pathé, Parnaland ou Méliès et
des appareils de toutes marques. On trouve ainsi aux catalogues 1901 et 1903,
les caméras et projecteurs Grimoin-Sanson,
le Mirographe de Reulos,
le Zoescope de
Fescourt, le Robuste de Bünzli & Continsouza,
le Diocinescope-Audiphone ou les
appareils Lumière (ceux-ci
sont toutefois modifiés).
L’originalité de Mendel réside dans sa production d’appareils
et de films sonores.
Si Mendel propose dès 1901 des scènes pour “Phono-Cinématographe” (16
titres en 1903), il n’y a toutefois pas de mécanisme de synchronisme
entre le cinématographe et le phonographe. Seule l’habileté du
projectionniste permet de faire concorder images et sons. Le phonographe utilisé est
un “Idéal”, fabriqué par Henri Lioret,
permettant de jouer des cylindres de 4 minutes. Cet appareil est celui
initialement prévu
pour le Phono-Cinéma-Théâtre, avant d’être remplacé par
le "Céleste", vendu par Pathé.
En juillet 1906, est lancé le Cinémato-Gramo-Théâtre, dans lequel
le synchronisme entre le phonographe et le cinématographe est assuré par
un petit boitié électro-mécanique relié aux deux
appareils. Fabriqué par Etienne Mollier, ce “Synchronisme
Mendel” est en fait l’oeuvre d’Henri Joly qui
en déposa le brevet le 14 janvier 1905.
La production des “films artistiques chantants” s’effectue
dans le studio que Mendel s’est fait construire à Bagnolet. Les
films sont tournés en play-back par d’obscures comédiens,
mimants les airs provenant de disques Gramophones du commerce, enregistrés
par de grands artistes. C’est ainsi que l’on trouve parmi la liste
de plus de 300 titres des films chantés par les grands ténors Enrico
Caruso ou Francesco Tamagno… mort en 1905 !
Georges Mendel continu de vendre des films et des appareils (ainsi que des phonographes
et des appareils photo) jusqu’en 1919, avant de céder son fonds
de commerce à Emile Laval.