CINEMATOGRAPHES

Léon Gaumont

Ancien élève du collège Sainte-Barbe à Paris, Léon Ernest Gaumont (1863 - 1946) entre en 1881 dans l’entreprise de mécanique de précision de Jules Carpentier. Bien que simple commis aux écritures, Gaumont peut y satisfaire son goût pour les sciences et la technique, et se familiariser avec la gestion d’une entreprise.
En mars 1894, grâce à l’appui de Carpentier, Léon Gaumont est embauché au Comptoir Général de la Photographie. Félix-Max Richard, le propriétaire de ce magasin spécialisé dans les articles photographiques (distributeur de la photo-jumelle Carpentier), est alors en procès avec son frère Jules et se voit contraint de vendre son affaire peu de temps après.
Léon Gaumont saisit l’occasion et, le 10 août 1895, est créée la société L. Gaumont et Cie pour reprendre l’exploitation du fonds de commerce du Comptoir Général de la Photographie. Parmi les associés, on trouve les noms de Gustave Eiffel ou de Joseph Vallot, directeur de l’Observatoire du mont Blanc, assurant ainsi le sérieux de la nouvelle entreprise.
Dès la fin de l’année 1895, Gaumont commercialise les appareils chronophotographiques de Georges Demenÿ, mais ni le Phonoscope (rebaptisé Bioscope), ni le Biographe, breveté en 1893, ne connaissent de succès.
Il faut attendre août 1896 pour voire apparaître le premier appareil cinématographique, une caméra réversible, utilisant une pellicule de 60mm de large. A la fin de l’année suivante le premier appareil 35mm voit le jour.
Les premiers modèles de caméras et projecteurs commercialisés par Gaumont utilisent la came battante, brevetée par Demenÿ (ce dernier finit d’ailleurs par céder la propriété de son brevet à Gaumont en 1901) ; la fabrication est assurée dans les ateliers situés rue des Alouettes, sous la direction de Léopold René Decaux, un ancien mécanicien de Jules Carpentier.
Parralèlement à la fabrication d’appareils, Gaumont diversifie ses activités : production de films, tournés dans ses studios situés aux Buttes-Chaumont, distribution de films étrangers, et création d’un réseau de salles. En 1910, Gaumont rachète la salle de l’Hippodrome, place Clichy, qui devient le plus grand cinéma du monde : le Gaumont Palace.
La firme à la marguerite, devenue société anonyme en 1906 sous le nom de Société des Etablissements Gaumont, continue de produire dans les années 10 et 20 d’excellents projecteurs, utilisant désormais la croix de Malte pour l'entraînement de la pellicule. La came battante est également abandonnée dans les caméras en 1913.
Passionné de technique, Gaumont s’intéresse particulièrement aux problèmes du son et de la couleur. Avec la collaboration des ingénieurs Léon Frély et Georges Laudet, il est en mesure de présenter une solution de synchronisme entre phonographe et cinématographe, dès 1902. Divers modèles de Chronophones seront commercialisés à partir de 1906, du simple modèle à main, jusqu’au très sophistiqué Chronomégaphone automatique, utilisant un phonographe à deux plateaux et deux pavillons, bénéficiant d’un système d’amplification des sons par air comprimé. Dans les années 20, Gaumont se tournera vers la solution de son enregistré directement sur la pellicule, avec le système mis au point par les danois Petersen et Poulsen.
Dans le domaine de la couleur, Gaumont étudie dès 1911 un système de prise de vues et de projection trichrome obtenue par synthèse additive des couleurs. Baptisé Chronochrome, ce procédé sera exploité à partir de 1913.
En 1925, Gaumont, toujours à la recherche de capitaux s’associe avec la Goldwyn-Mayer. Une société mixte est créée, la Gaumont-Metro-Goldwyn (GMG), dissoute en 1929. En 1930, Léon Gaumont se retire des affaires. Sa société s’associe alors avec la Franco-Film-Aubert, pour devenir Gaumont-Franco-Film-Aubert (GFFA), mais est finalement mise en liquidation en 1934.
Tel le phénix, la marguerite renaît en 1938 sous la dénomination Société Nouvelle des Etablissements Gaumont.

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