Le Pygmalion. Appareil de M. Demaria
Un axe mû à la
main par une manivelle faisant saillie à l’extérieur
de la boîte, porte une roue à chevilles qui entraîne
une chaîne à la Vaucanson. Celle-ci commande l’axe principal
de l’appareil, axe terminé à une de ses extrémités
par un volant chargé de régulariser le mouvement, à l’autre
par une petite poulie qui commande l’axe entraîneur de la bobine
de réception. Au milieu de l’arbre en question est calée
une roue dentée qui va s’engrener avec un pignon de petit
diamètre qui porte : 1° une roue d’angle actionnant l’obturateur
; 2° un excentrique portant une bielle qui donne au cylindre entraîneur
du film un mouvement saccadé, lequel produit les arrêts du
film pendant le temps d’ouverture de l’obturateur et l’entraîne
de la longueur d’une vue pendant sa fermeture. Ce mouvement saccadé est
donné par une sorte de rochet articulé, dont l’extrémité vient
successivement pousser cinq chevilles qui garnissent un disque, placé à l’extrémité de
l’arbre du cylindre. Celui-ci est évidé, percé à jour
pour le rendre plus léger et éviter le plus possible les
effets de l’inertie dans ses mouvement alternatifs ; il porte à son
tour deux couronnes de chevilles qui pénètrent dans les trous
de la pellicule et l’entraînent dans un mouvement brusque
et intermittent.
La pellicule placée librement sur un axe fixé au-dessus de
tout le système, descend dans un couloir à ressort garni
de velours, et passe devant la fenêtre qui donne accès à la
lumière ; elle s’infléchit au sortir de ce couloir
sur un axe porté sur un ressort, puis elle va s’enrouler sur
la bobine de réception, qui à son tour est entraînée
par le mécanisme de l’appareil.
Le cylindre est calculé de façon à recevoir des films
perforés au pas d’Edison.
Tout cet appareil est compact, solide et remarquable par la simplicité de
son mécanisme ; mais sa marche est un peu bruyante, ce qui n’a
pas une grande importance ; enfin, il est d’un prix très abordable.
- Eugène Trutat, La photographie animée, 1899