CINEMATOGRAPHES

Le Mirographe

Le Mirographe, vendu par la société Reulos, Goudeau et Cie à partir de 1900, est, avec le Chrono de Poche Gaumont, le premier appareil français pour amateur utilisant une pellicule au format réduit. Les films d'une longueur de 6 mètres et comprenant environ 500 images, ne mesurent en effet que 20mm de large. Ils ne comportent pas de perforation, mais une encoche sur les côtés, entre chaque image. L'entraînement de la pellicule se fait par un système de "limaçon", une roue comportant un rebord d'environ 5mm qui vient se prendre dans l'encoche de la pellicule. Le diamètre de cette roue est constant pendant les 3/4 de la rotation (l'image est alors fixe) puis diminue ensuite régulièrement entraînant alors la pellicule, substituant ainsi les images les unes aux autres.
Il existe deux modèles de Mirographe. Le premier sert pour la prise de vues, la vision directe et la projection des films, le second, type B, n'est utilisé que pour la projection.
Le Mirographe est également commercialisé par Mazo et Georges Mendel en 1901.

LE MIROGRAPHE. - Constructeurs : MM. Reulos, Goudeau et Cie.

Le Mirographe est un cinématographe d’amateur, le même appareil prend les vues, les projette et sert comme kinétoscope ; il emploie une pellicule de 20 millimètre de large et fait 84 clichés au mètre.
Le mécanisme du Mirographe, d’une extraordinaire simplicité, diffère entièrement de tous les cinématographes connus ; le mécanisme servant à la substitution des images les unes aux autres, contrairement à ce qui se passe dans tous les cinématographes, ne se compose que d’une seule pièce animée d’un mouvement rotatif continu, agissant directement sur la pellicule d’une manière progressive et son saccadée.
Ce dispositif supprime les trépidations occasionnées par des organes compliqués qui s’arrêtent à chaque exposition des images et sont brusquement remis en marche pendant la période de substitution.
En outre, dans le Mirographe, la durée d’exposition des images, et par conséquent, leur luminosité, est considérablement augmentée, grâce au principe d’entraînement de la pellicule, la durée d’exposition est de 3/4 et la durée d’escamotage 1/4 seulement ; les ailettes de l’obturateur de projection, d’une forme toute spéciale, permettent d’arriver à la suppression du scintillement.
Le mécanisme du Mirographe se compose de trois organes principaux : 1° le couloir ; 2° le limaçon ; 3° l’obturateur.
Couloir. - Dans le Mirographe, le couloir constitue le bâti de l’appareil, il est percé à sa partie supérieure d’une fenêtre dont le centre correspond à l’axe de l’objectif de prise ou de projection ; ce couloir sert de guide à la pellicule qui, sur tout son parcours, se trouve enfermée dans une gaine métallique ; c’est une double garantie contre tous voiles possibles lors de la prise d’un négatif.
Limaçon. - Le mécanisme servant à l’entraînement de la pellicule se compose d’un plateau rotatif circulaire monté sur un axe recevant un mouvement de rotation continu à l’aide d’un train d’engrenages commandé par une manivelle. Ce plateau comporte sur sa face interne une saillie ou cordon de forme spéciale. Le tracé de ce cordon, pendant 3/4 de la circonférence, présente une forme circulaire par rapport à son centre de rotation et, pendant le restant de la circonférence, il se rapproche graduellement du centre et se termine sur un rayon passant à environ 5 millimètres en dedans du point de départ, en une courbe parallèle au cordon supérieur.
La pellicule employée dans le Mirographe comporte sur ses bords des encoches également espacées, et dont l’intervalle est exactement égal à la distance entre les deux extrémités du cordon.
La pellicule arrivant par le haut du couloir se trouve maintenue immobile par la région circulaire de ce cordon engagée dans une encoche ; l’obturateur étant réglé pour découvrir la pellicule à ce moment, l’impression lumineuse se fait ; dès que la région circulaire cesse, elle est remplacée par la région qui se rapproche du centre appelée région descendante ; à ce moment, l’obturateur se ferme et le cordon tire progressivement la bande de la longueur correspondante à l’impression d’une image.
De façon que chaque image vienne rigoureusement occuper la place de celle qui la précédait, le cordon descendant n’abandonne la pellicule que lorsque le cordon circulaire est lui-même engagé depuis quelques temps déjà dans l’encoche supérieure, de cette façon la pellicule est toujours en prise et dans l’impossibilité de se déplacer ; ce dispositif assure une fixité absolue, aussi bien pour la prise des négatifs que pour la projection.
Pour la prise des négatifs, l’appareil est contenu dans une boîte étanche munie d’un objectif spécial ; la pellicule sensible est enroulée dans une boîte magasin agrafée à la partie supérieure de cette boîte, et recueillie dans une boîte réceptrice agrafée sous l’objectif ; ces deux boîtes sont interchangeables.
L’enroulement se fait sur l’axe de la boîte réceptrice auquel une courroie en caoutchouc, passant sur une poulie placée sur le Mirographe même, communique un mouvement de rotation ; l’extrémité de la pellicule est pincée dans un tube formant ressort, lequel entre sur l’axe à frottement gras de façon à n’enrouler sur l’axe que la portion de pellicule débitée par le mécanisme et à patiner pendant l’arrêt de la pellicule.
Obturateur. - L’obturateur circulaire est constitué par deux ailettes cylindriques destinées à intercepter périodiquement le faisceau lumineux ; il est commandé par un train d’engrenages, calculé de façon à intercepter la lumière pendant chaque substitution d’une image à une autre, et à la laisser passer pendant la période d’immobilité de la pellicule.
Il y a deux modèles d’obturateurs ; l’un, à ailettes larges, destiné à la prise des vues ; l’autre, à ailettes étroites, destiné à la projection.
Les ailettes étroites permettent à l’image d’une durée d’exposition beaucoup plus longue qu’avec les ailettes larges.
Cette durée d’exposition, que permet d’obtenir le mécanisme du Mirographe, est exactement de 3/4 pou 1/4 d’escamotage. La substitution d’une image à l’autre se fait donc dans le minimum de temps ; on diminue ainsi le scintillement qui n’est plus perceptible et on augmente la luminosité des images.

- Le Bulletin du Photo-club de Paris, décembre 1900

CINEMATOGRAPHE POUR SALON.
Ce modèle donne une projection de 1 mètre à 1 mètre 50 avec la lampe à alcool ; son mécanisme simple et pratique le recommande à l’amateur qui possède un budget restreint pour la Cinématographie.
Description : lanterne tôle pour tous éclairages et condensateur spécial pour projections animées, socle et boîte de mécanisme acajou verni, cinématographe le Mirographe type B, objectif double achromatique ; court foyer spécial pour projections dans les salons.
Complet, prêt à fonctionner ... 100 fr.
Le “Cinématographe pour salon” fonctionne avec une largeur de pellicule de 21 mm et une perforation toute spéciale.

- Catalogue Mendel, 1901

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