CHRONO DE POCHE
Breveté S.G.D.G. en France et à l’Etranger
Pour Prise et Projection des Vues
Bien que nous fussions arrivés déjà par
le Chronophotographe projecteur, à mettre à la
portée des amateurs la prise des vues cinématographiques,
nous avons, obéissant à l’idée de vulgarisation
qui nous anime, voulu faire plus encore. C’est ainsi que nous venons
de créer le Chrono de poche tout gainé en
chagrin qui ne présente guère plus de volume qu’une
boîte double de dominos.
A la fin du XIXème siècle et au seuil du XXème l’amateur
le plus modeste peut donc se permettre couramment la photographie cinématographique,
puisque les bandes pelliculaires employées ne coûtent que 3 fr.
50c. tout en donnant 500 images à la bande.
Dérivant du modèle originel des chronophotographes fabriqués
dans nos ateliers de précision d’après les brevets de M.
G. Demenÿ, le Chrono de poche s’affirmer,
non seulement par les dimensions extrêmement réduites que nous
venons de signaler, mais encore par des simplifications importantes dans son
mécanisme. Il peut être commandé à la main ou automatiquement
par un moteur à mouvement d’horlogerie.
DESCRIPTION
Le Chrono de poche automatique se compose de deux parties,
le chrono proprement dit et le moteur à mouvement d’horlogerie.
Ces deux parties peuvent être séparées ou accouplées
facilement. Pour se faire, présenter la partie cylindrique du moteur,
qui fait saillie, devant le logement de l’arbre de la manivelle. Si les
deux pièces ne s’engagent pas facilement l’une dans l’autre,
faire pivoter le chrono sur la saillie du moteur jusqu’à l’entrée
parfaite ; cette opération est très simple et se fait instantanément.
Pour fixer le moteur au chrono, engager la manivelle dans le logement supérieur
du moteur et tourner quelques tours, en poussant, pour forcer une vis intérieure à prendre
dans l’écrou du chrono.
Cette
même manivelle sert aussi à remonter le
moteur et à faire fonctionner le chrono seul dans le cas de la commande à la
main.
L’objectif est monté sur une planchette à encadrement.
Pour retirer cette planchette, la glisser de droite à gauche et tirer à soi
la partie qui vient d’être dégagée.
La face opposée à l’objectif forme un panneau mobile sur
charnières pouvant s’ouvrir en soulevant en même temps les
deux ressorts, haut et bas, qui assurent une fermeture automatique.
La porte ayant pivoté sur ses charnières on a devant soi les
organes intérieurs de l’appareil. Ces organes peuvent se décomposer
comme suit : le couloir, le mécanisme d’entraînement
de la pellicule, l’obturateur, les bobines.
Le couloir. - Au-dessous de la broche
supérieure destinée à recevoir la
bobine portant la bande sensible, se trouve le couloir
dans lequel doit être engagée la pellicule.
Un volet FV, rappelé par un ressort, presse la pellicule
dans ce couloir. Pour la commodité du chargement,
on fait pivoter ce volet sur ces charnières pour
amener son bec sous un petit ressort qui le maintient en
position ouvert.
La platine du couloir et le volet FV sont percés d’une
ouverture rectangulaire correspondant aux dimensions des
images. Le couloir et le volet sont garnis de velours.
Mécanisme d’entraînement. -
Ce mécanisme se compose d’un cylindre denté dont
les dents pénètrent dans la perforation de
la pellicule. (Dans aucun cas il ne faut toucher à la
vis placée à l’extrémité de
l’axe de ce cylindre sous peine de dérégler
l’appareil).
Un compresseur C maintient en contact la pellicule sur
le cylindre denté.
Le cylindre denté tournant d’une façon continue, si la
pellicule en sortant du couloir passait directement dessus, elle n’aurait
pas, devant la fenêtre, le temps d’arrêt nécessaire
pour la prise de vue ou pour la projection. Ce résultat est obtenu en
faisant réfléchir la pellicule sortant du couloir sous la came
K, excentrée et tournant à une vitesse d’un tour par image.
Tenir cette pièce très propre.
Cette came, dans son mouvement de rotation, augmente et diminue successivement
la longueur du circuit de la pellicule comprise entre le couloir et le cylindre
denté ; sa forme et ses dimensions étant calculées de
façon que la diminution de cette longueur corresponde à celle
entraînée par le cylindre, il en résulte, dans le couloir,
un temps d’arrêt d’une durée égale à celle
de la diminution du circuit.
La came a été construite de façon que le temps d’arrêt
de la pellicule soit environ double du temps de marche, et sa forme est telle
que que la traction qu’elle exerce sur toute la largeur de la pellicule
soit progressive, afin d’éviter tout choc.
Obturateur. - L’obturateur est constitué par
un disque de carton noir présentant un secteur évidé.
Ce disque, placé entre l’objectif et la fenêtre du couloir,
tourne à raison d’un tour par image et il est calé de façon à présenter
sa partie pleine entre l’objectif et la fenêtre pendant le déplacement
de la pellicule ; le secteur évidé passant devant la pellicule
au moment où elle est dans la période d’arrêt.
Le Chrono est livré avec deux disques obturateurs ; l’un à petite
ouverture pour la prise des vues, l’autre pour la projection.
Pour changer un disque il suffit, après avoir enlevé la planchette
de l’objectif, comme il a été dit plus haut, de retirer
la rondelle en acier bleui qui maintient le disque en place.
Pour dégager cette rondelle, maintenir le disque, et la tourner de gauche à droite
pour échapper la tête des vis.
Le réglage absolu des disques est assuré par un ergot monté sur
la platine de l’axe de l’obturateur.
Les bobines. - Pour permettre le chargement
en plein jour, la pellicule porte, à ses deux extrémités,
une bande de papier noir également perforée.
Chaque bande sensible de 5 mètres ainsi préparée est roulée
sur une bobine à joues métalliques parfaitement dressées
et parallèles. Pour éviter les infiltrations de lumière
entre la joue et la tranche de la bande, un ruban de molleton fait un tour
complet. Enfin, la bobine complète est livrée dans une boîte
en carton. Nous recommandons de ne sortir la bobine de sa boîte qu’au
moment de s’en servir et de l’abriter du soleil.
Appareil simple, dans un étui en
mouton doublé velours, avec manivelle, bobine réceptrice,
objectif double rectilinéaire servant pour la prise des vues et
la projection, disque obturateur de rechange, accompagné d’un
support à 2 axes pour le tirage des positifs : 150 francs
Appareil automatique, dans un étui
en mouton doublé velours, avec moteur à mouvement
d’horlogerie, manivelle, bobine réceptrice,
objectif double rectilinéaire servant pour la prise
des vues et la projection, disque obturateur de rechange,
accompagné d’un support à 2 axes pour
le tirage des positifs : 225 francs
Moteur à mouvement d’horlogerie pouvant
s’adapter à tut appareil simple : 75 francs.
- La mise au point n°7, Juin 1900