CINEMATOGRAPHES

Chrono de poche

Commercialisé à partir de Juin 1900, le Chrono de poche utilise des films de 5 mètres de long, au format 15mm à perforation centrale. Il peut être utilisé pour la prise de vues, la projection et le tirage des positifs.

CHRONO DE POCHE
Breveté S.G.D.G. en France et à l’Etranger
Pour Prise et Projection des Vues

Bien que nous fussions arrivés déjà par le Chronophotographe projecteur, à mettre à la portée des amateurs la prise des vues cinématographiques, nous avons, obéissant à l’idée de vulgarisation qui nous anime, voulu faire plus encore. C’est ainsi que nous venons de créer le Chrono de poche tout gainé en chagrin qui ne présente guère plus de volume qu’une boîte double de dominos.
A la fin du XIXème siècle et au seuil du XXème l’amateur le plus modeste peut donc se permettre couramment la photographie cinématographique, puisque les bandes pelliculaires employées ne coûtent que 3 fr. 50c. tout en donnant 500 images à la bande.
Dérivant du modèle originel des chronophotographes fabriqués dans nos ateliers de précision d’après les brevets de M. G. Demenÿ, le Chrono de poche s’affirmer, non seulement par les dimensions extrêmement réduites que nous venons de signaler, mais encore par des simplifications importantes dans son mécanisme. Il peut être commandé à la main ou automatiquement par un moteur à mouvement d’horlogerie.

DESCRIPTION
Le Chrono de poche automatique se compose de deux parties, le chrono proprement dit et le moteur à mouvement d’horlogerie. Ces deux parties peuvent être séparées ou accouplées facilement. Pour se faire, présenter la partie cylindrique du moteur, qui fait saillie, devant le logement de l’arbre de la manivelle. Si les deux pièces ne s’engagent pas facilement l’une dans l’autre, faire pivoter le chrono sur la saillie du moteur jusqu’à l’entrée parfaite ; cette opération est très simple et se fait instantanément.
Pour fixer le moteur au chrono, engager la manivelle dans le logement supérieur du moteur et tourner quelques tours, en poussant, pour forcer une vis intérieure à prendre dans l’écrou du chrono.
Cette même manivelle sert aussi à remonter le moteur et à faire fonctionner le chrono seul dans le cas de la commande à la main.
L’objectif est monté sur une planchette à encadrement. Pour retirer cette planchette, la glisser de droite à gauche et tirer à soi la partie qui vient d’être dégagée.
La face opposée à l’objectif forme un panneau mobile sur charnières pouvant s’ouvrir en soulevant en même temps les deux ressorts, haut et bas, qui assurent une fermeture automatique.
La porte ayant pivoté sur ses charnières on a devant soi les organes intérieurs de l’appareil. Ces organes peuvent se décomposer comme suit : le couloir, le mécanisme d’entraînement de la pellicule, l’obturateur, les bobines.
Le couloir. - Au-dessous de la broche supérieure destinée à recevoir la bobine portant la bande sensible, se trouve le couloir dans lequel doit être engagée la pellicule. Un volet FV, rappelé par un ressort, presse la pellicule dans ce couloir. Pour la commodité du chargement, on fait pivoter ce volet sur ces charnières pour amener son bec sous un petit ressort qui le maintient en position ouvert.
La platine du couloir et le volet FV sont percés d’une ouverture rectangulaire correspondant aux dimensions des images. Le couloir et le volet sont garnis de velours.
Mécanisme d’entraînement. - Ce mécanisme se compose d’un cylindre denté dont les dents pénètrent dans la perforation de la pellicule. (Dans aucun cas il ne faut toucher à la vis placée à l’extrémité de l’axe de ce cylindre sous peine de dérégler l’appareil).
Un compresseur C maintient en contact la pellicule sur le cylindre denté.
Le cylindre denté tournant d’une façon continue, si la pellicule en sortant du couloir passait directement dessus, elle n’aurait pas, devant la fenêtre, le temps d’arrêt nécessaire pour la prise de vue ou pour la projection. Ce résultat est obtenu en faisant réfléchir la pellicule sortant du couloir sous la came K, excentrée et tournant à une vitesse d’un tour par image. Tenir cette pièce très propre.
Cette came, dans son mouvement de rotation, augmente et diminue successivement la longueur du circuit de la pellicule comprise entre le couloir et le cylindre denté ; sa forme et ses dimensions étant calculées de façon que la diminution de cette longueur corresponde à celle entraînée par le cylindre, il en résulte, dans le couloir, un temps d’arrêt d’une durée égale à celle de la diminution du circuit.
La came a été construite de façon que le temps d’arrêt de la pellicule soit environ double du temps de marche, et sa forme est telle que que la traction qu’elle exerce sur toute la largeur de la pellicule soit progressive, afin d’éviter tout choc.
Obturateur. - L’obturateur est constitué par un disque de carton noir présentant un secteur évidé.
Ce disque, placé entre l’objectif et la fenêtre du couloir, tourne à raison d’un tour par image et il est calé de façon à présenter sa partie pleine entre l’objectif et la fenêtre pendant le déplacement de la pellicule ; le secteur évidé passant devant la pellicule au moment où elle est dans la période d’arrêt.
Le Chrono est livré avec deux disques obturateurs ; l’un à petite ouverture pour la prise des vues, l’autre pour la projection.
Pour changer un disque il suffit, après avoir enlevé la planchette de l’objectif, comme il a été dit plus haut, de retirer la rondelle en acier bleui qui maintient le disque en place.
Pour dégager cette rondelle, maintenir le disque, et la tourner de gauche à droite pour échapper la tête des vis.
Le réglage absolu des disques est assuré par un ergot monté sur la platine de l’axe de l’obturateur.
Les bobines. - Pour permettre le chargement en plein jour, la pellicule porte, à ses deux extrémités, une bande de papier noir également perforée.
Chaque bande sensible de 5 mètres ainsi préparée est roulée sur une bobine à joues métalliques parfaitement dressées et parallèles. Pour éviter les infiltrations de lumière entre la joue et la tranche de la bande, un ruban de molleton fait un tour complet. Enfin, la bobine complète est livrée dans une boîte en carton. Nous recommandons de ne sortir la bobine de sa boîte qu’au moment de s’en servir et de l’abriter du soleil.

Appareil simple, dans un étui en mouton doublé velours, avec manivelle, bobine réceptrice, objectif double rectilinéaire servant pour la prise des vues et la projection, disque obturateur de rechange, accompagné d’un support à 2 axes pour le tirage des positifs : 150 francs
Appareil automatique, dans un étui en mouton doublé velours, avec moteur à mouvement d’horlogerie, manivelle, bobine réceptrice, objectif double rectilinéaire servant pour la prise des vues et la projection, disque obturateur de rechange, accompagné d’un support à 2 axes pour le tirage des positifs : 225 francs
Moteur à mouvement d’horlogerie pouvant s’adapter à tut appareil simple : 75 francs.

- La mise au point n°7, Juin 1900

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