Cinématographe Projecteur
Fabriqué par Jules Carpentier en
1897, le Cinématographe spécial
pour projection existe en deux modèles : le modèle
A pour
passer les films à perforations
Lumière (griffes rondes), le modèle B pour les films à perforations
Edison (griffes plates). A partir de 1903, Lumière commercialise un défileur s'adaptant au projecteur,
et permettant de passer des bobines de 400 mètres.
Une version modifiée
du cinématographe projecteur est commercialisée
par Pathé dès 1901, sous
le nom de Pathé-Lumière.
Le Cinématographe que nous avons établi
spécialement pour projection est construit sur les mêmes principes
et il comprend les mêmes organes essentiels que notre Cinématographe-type.
Nous avons seulement supprimé les dispositifs introduits dans ce dernier
en vue de l’obtention des négatifs et de l’impression
des positifs, ce qui a permis de simplifier la construction de ce nouvel
appareil et d’en abaisser le prix.
Il sert à projeter les vues obtenues avec l’appareil-type ou
avec tout autre appareil.
Notre Cinématographe spécial pour projections se fait en
deux modèles différents :
Modèle A pour perforation Lumière.
Modèle B pour perforation américaine.
L’appareil est livré tout prêt à fonctionner,
c’est-à-dire muni d’un objectif, d’une manivelle
et d’un porte-pellicule.
Une lentille additionnelle, placée en arrière de l’objectif,
permet de doubler à volonté le grossissement de ce dernier,
de telle sorte qu’un même objectif peut donner deux grossissements
différents.
De plus, l’objectif peut être, au choix du client, à court
foyer, moyen foyer ou long foyer.
Ces objectifs permettent d’obtenir, à une même distance
de l’écran, des images de grandeur différente.
- Catalogue général des appareils Cinématographiques
et accessoires, 1904
Le Défileur Carpentier-Lumière.
Ce défileur est indépendant du cinématographe et
s'y adapte sans y nécessiter de modifications. Le même appareil
peut passer des vues à perforations Lumière ou à perforations
américaine et ses bobines peuvent emmagasiner de 4 à 500
mètres de film.
Description du défileur
Le défileur se compose d'un bâti de fonte reposant, par l'intermédiaire
d'un socle en noyer, sur le chevalet de projection. C'est sur ce socle
que vient se loger le cinématographe, en avant du défileur.
Au moyen de colonnes supports en laiton, le bâti supporte à sa
partie supérieure une bobine dérouleuse et à sa partie
inférieure une bobine enrouleuse.
Des tambours dentés, supérieur et inférieur, fixés
au bâti sur des axes horizontaux, entraînent la pellicule à l'entrée
et à la sortie du cinématographe ; des galets-presseurs, à ressort,
assurent, dans ce mouvement, le contact de la bande et du tambour.
Une manivelle, placée sur la droite du défileur, détermine
l'entraînement de tout le système, au moyen d'une chaîne, à tension
réglable qui engrène sur les pignons de chaîne.
A l'aide de pignons d'angle, cette manivelle commande en même temps
le Cinématographe. La manivelle ordinaire de ce dernier est remplacé par
un bras de manivelle à échancrure, qui présente un
logement au goujon de la contre-manivelle du défileur, et rend ainsi
le cinématographe solidaire du défileur.
Les bobines se composent chacune de deux joues métalliques, d’un
moyeu en laiton et d'un noyau en bois, à pince.
- Phono-Ciné-Gazette, mars 1906