Henri
Joly
En 1895, Henri Joly (1866 - 1945) se rend chez Pathé pour
y acheter un Kinétoscope Edison qu’il a l’intention
d’exploiter dans les foires. Pathé en vend alors des contrefaçons
anglaises, fabriquées par Robert-William Paul, mais n’est
pas en mesure de fournir de films et encore moins d’en réaliser.
Joly, qui possède des connaissances en mécanique, se propose de
fabriquer une caméra et conclu un accord avec Pathé, qui avance
les fonds.
Le 26 août 1895, Joly dépose un brevet pour “un nouvel
appareil chronophotographique” qui lui permet de réaliser quelques
bandes pour le Kinetoscope.
Joly conçoit alors une version à 4 oculaires de l’appareil
d’Edison, le Photozootrope, dont
il dépose le brevet le 8 novembre de la même année. L’appareil
est commercialisé par Pathé, mais l’heure étant désormais à la
projection des images animées, celui-ci ne connaît pas un grand
succès.
Début 1896, Pathé se sépare
de Joly, qui doit trouver de
nouveaux commanditaires. Après avoir tenté sa chance auprès
de G.W. de Bedts, il s’associe finalement avec
Ernest Normandin, qui fabrique et commercialise une nouvelle caméra réversible,
brevetée par Joly en mars 1896. Ce Cinématographe à mouvement
satellite, donne des images sur une hauteur de 5 perforations. A la fin de l'année,
Joly conçoit également un petit modèle,
fonctionnant avec une roue à rochet, donnant des images standard.
A partir de 1900, Joly s’intéresse au cinéma sonore. Il dépose
un brevet pour un mécanisme de synchronisme entre phonographe et cinématographe
et fonde, le 6 février 1900, la Société anonyme
du Biophonographe...
qui sera dissoute l’année suivante. Le brevet du Biophonographe est racheté par un dénomé Roy.
En 1905, il dépose un brevet pour un nouveau mécanisme de synchronisme,
qui sera cette fois commercialisé avec succès par Georges
Mendel, dans le Cinémato-Gramo-Théâtre.
En 1906, Henri Joly fonde la Société anonyme des Phonographes et
Cinématographes Lux, au capital de 1.100.000 francs, qu’il quitte
deux ans plus tard (la société sera dissoute en 1913).
Dans les années 10 et 20, il continu d’inventer et dépose
de nombreux brevets dans des domaines souvent variés. Dépourvu
de soutiens industriels, il finit par se ruiner et exerce alors différentes
activités, employé de course, puis veilleur de nuit dans le métro,
avant de disparaître en 1945, oublié de tous.