CINEMATOGRAPHES

Chrono série XIbis

Présenté en 1914, le Chrono série XI (plus tard XI bis) est plus particulièrement destiné à l'enseignement. Il est également utilisé dans le Lumicyle.

Cinématographe des Etablissements Gaumont pour l’enseignement scolaire.
Dans la séance publique de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, du 26 juin, M. E. Collette, professeur à l’école Jean-Baptiste Say, a présenté un appareil cinématographique qui a été conçu et construit par les Etablissements Gaumont, en vue de satisfaire aux conditions posées par le corps enseignant pour que le cinématographe puisse être employé dans les écoles.
L’appareil se compose de deux parties distinctes, fixées toutes deux sur une planchette qui peut, à volonté, se placer sur une table, un bureau, la chaire d’un professeur ou sur un pied à trois branches analogues aux pieds photographiques.
Une des parties est ce que les constructeurs appellent le “chrono” : elle sert aux projections cinématographiques ; l’autre est un appareil à projections fixes pour clichés de dimensions réglementaires : 8,5 x 10 centimètres.
Le Chrono, qui peut projeter tous les films perforés aux dimensions universelles, est très robuste. Tous ses organes d’entraînement sont enfermés dans un carter de son bâti en fonte et tournent dans la graisse consistante. Cette disposition écarte toute chance d’accident pour l’opérateur, qui peut être un élève de classe ; le bruit est supprimé, et le professeur peut se faire entendre pendant la projection du film sans élever la voix plus que d’ordinaire ; enfin, l’usure et l’entretien des organes mobiles sont réduits au minimum.
La source lumineuse est une lampe à fil de tungstène, dite lampe G, étudiée spécialement pour cette application. Son régime normal est de 12 à 14 volts sous 3 ampères. On peut régler très facilement sa position pour la mise au point et la mise en place sur l’écran, car sa douille glisse entre trois lames formant ressort et une petite manette permet de déplacer le foyer lumineux verticalement et horizontalement. Cette lampe donne un excellent éclairement, très supérieur à celui de la plupart des grands cinéma-théâtres, sur un écran de 3 mètres carrés, placé de 5 à 8 mètres de distance.
Des perfectionnements récents permettent encore une très bonne projection dans de grandes salles de classe ou de conférences, ou dans des préaux d’écoles à une distance de 15 à 20 mètres, ce qui suppose un auditoire de 300 à 400 personnes.
Cette lampe n’échauffe pas le film, qui d’ailleurs est toujours à base d’acétate de cellulose, ininflammable. Tout danger d’incendie est donc écarté, et l’on peut opérer sans cabine.
L’appareil est étudié pour qu’on puisse arrêter la projection cinématographique en tel point du film que l’on veut, de façon à attirer l’attention sur une particularité ; on peut faire marche arrière, revenir à la marche avant et ceci à vitesse ralentie, sans toutefois descendre bien entendu, au-dessous de celle pour laquelle il n’y aurait plus impression de mouvement continu pour l’oeil.
Toutes les pièces extérieures du chrono sont démontables très aisément ; il pèse en tout 20 kilogr. : c’est donc un appareil portatif.
L’appareil à projection fixes, dont le corps est constitué par deux montants, supporte un condensateur de 115 millimètres et une petite lanterne presque semblable à celle du chrono ; le centrage de la source lumineuse et la mise au point se font presque instantanément.
Un commutateur relié à l’appareil à projection fixes et au chrono, permet le passage instantané de la projection fixe et vice versa.
Ce matériel scolaire cinématographique fonctionne :
a) sur courant continu à 110 volts avec régulateur, arc électrique et lanterne ordinaire de projection ;
b) sur courant continu à 110 volts, avec résistance et lampes “G” ;
c) sur courant continu à 110 volts , avec lampe Nernst ;
d) sur courant alternatif à 110 volts, avec transformateur et lampe “G”, si l’on dispose du courant électrique ;
e) avec accumulateurs et lampes “G”, dans le cas contraire.
On voit donc que ce matériel est adapté à toutes les conditions qui peuvent se présenter.

- Le Génie Civil, Juillet 1914

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