Etienne
Mollier
Etienne-Noël Mollier (1876 - 1962) est originaire de Saint-Laurent-du-Pont
dans l’Isère. A partir de 1893, il apprend la mécanique
dans un petit atelier local avant d’étoffer ses connaissances à Grenoble
dans le domaine de l’électricité et de l’optique.
Il arrive à Paris en 1899 et travaille chez le fabricant d’instruments
d’optique Secrétan tout en suivant les cours du Conservatoire des
Arts et Métiers.
En 1901, Mollier s’associe avec Demaison et monte un atelier
de mécanique
de précision au 42 rue Chanzy. La société est dissoute le 15 septembre 1902, jour même de la création d’une nouvelle société en nom collectif au capital de 30.000 francs, Mollier, Demaison & Duchez, sises 198, boulevard Voltaire.
Demaison, ayant auparavant travaillé dans des maisons
s’occupant d’appareils photographiques (chez Zion notamment),
Mollier se spécialise rapidement dans la fabrication d’obturateurs
photographiques. Il dépose un brevet en 1902 pour un obturateur de plaque à rideau
(brevet racheté par Gaumont)
et commercialise un premier appareil photo, le "Colibri".
Il fabrique également des appareils pour M. Hanau, qui commercialise alors
les cinématographes d'Ernest Gauthier.
Mais c’est sa rencontre avec Georges Mendel vers
1905, qui va orienter définitivement Mollier vers le cinéma. Mendel se
lance alors dans le cinéma
sonore et fait fabriquer par Mollier les mécanismes de synchronisation
de son Phono-Gramo-Théâtre,
d’après les brevets d’Henri Joly,
ainsi que divers appareils dont l’Historiograph.
Mollier compte également parmi sa clientèle Jules
Demaria, Gaston Massiot, Georges
Guilbert ou Charles Bancarel qui,
en 1913, lui fait fabriquer 1000 exemplaires de son projecteur de salon, le Solus.
En 1918, Mollier dépose un brevet pour un "dispositif d’éclairage
des projections cinématographiques", qui permet de passer automatiquement
de l’éclairage maximum nécessaire à la projection
animée, à l’éclairage réduit nécessaire
pour la projection vue par vue sans échauffement anormal du film. Cette
invention baptisée "Auto-dévolteur" sera utilisé dans
de nombreux appareils destinés à l’enseignement, ainsi que
dans un accessoire visant à augmenter la luminosité des Pathé-Baby, "l’Eblouissant",
commercialisé en 1923.
Au lendemain de la guerre, ses principaux clients se mettant à construire
eux-mêmes leurs appareils, Mollier décide de vendre directement
les produits de sa fabrication.
En 1920 sont fondés les Etablissements E. Mollier
et Cie, société en
nom collectif au capital de 800.000 francs, entre Etienne-Noël Mollier et
René-Valéry Paillard. L’usine et les bureaux
sont situés
20, rue Félicien-David à Paris ; le magasin de vente, 26, avenue
de la Grande Armée. En octobre 1923, Mollier rachète les parts
de son associé, et transforme en société anonyme les Etablissements
Mollier. Parmi les nouveaux membres du conseil d’administration, on trouve
les noms de Gaston Jougla ou de Louis Joly, le gendre de Jules
Carpentier.
Durant les années 20, Mollier propose toute une gamme d’appareils
de cinéma destinés
principalement à l’enseignement (il dépose la marque "Le
Cinéma Educateur") ainsi qu’aux amateurs. Il se consacre également à la
projection fixe appliquée à l’enseignement et à la
photographie. Il commercialise en 1924, le fameux “Cent
vues”,
un appareil pouvant enregistrer 100 photographies 18 x 24 sur film 35mm, imaginé dès
1910.
En 1929, Mollier cède sa société à Demaria-Lapierre,
qui devient Demaria-Lapierre et Mollier.
Mollier s’installe alors avec sa femme et son fils, fraîchement diplômé de
l’Ecole Supérieure d’Electricité, au 97, avenue de
Versailles dans un local avec bureau, magasin, atelier et laboratoire photographique.
Il poursuit avec ardeur son activité de mécanicien et d’inventeur
jusqu’à sa mort, le 30 juin 1962.