CINEMATOGRAPHES

Caméra Professionnelle

En avril 1907, Pathé achète une licence du brevet Lumière, dont la durée est encore de 3 ans, au prix de 5.000 francs, afin d'utiliser le dispositif du Cinématographe dans la construction de ses nouveaux appareils de prise de vues. La caméra professionnelle, utilisée dans les studios Pathé dès 1908, n'apparaît au catalogue qu'en 1911. Durant deux décénies, elle demeure l'un des modèles les plus utilisés dans le monde.

APPAREIL DE PRISE DE VUES PROFESSIONNEL

Cet appareil se présente sous la forme d’un parallélépipède d’une longueur de 230 mm sur 168 mm de largeur et d’une hauteur de 307 mm. Il est construit en bois gainé, la planchette avant est mobile, de façon à permettre de vérifier le mécanisme et de régler l’obturateur.
Mouvement d’entraînement. - Le mouvement intermittent de la pellicule est produit par un cadre porte-griffes animé d’un mouvement rectiligne alternatif de haut en bas. Les griffes entraînées par ce cadre et guidées, dans leur mouvement de pénétration et de retrait par une rampe de forme spéciale, pénétrant dans les perforations du film et les entraînant dans leur mouvement de descente, les abandonnent à l’extrémité de leur course pour remonter ensuite sans toucher à la pellicule.
Sur la platine, faite de bronze, qui supporte ce mécanisme, est ménagée, vis-à-vis de l’objectif, une fenêtre rectangulaire dont les dimensions déterminent celles de l’image négative. au dessous de cette fenêtre deux fentes verticales permettent le passage des griffes d’entraînement. Un système perforateur destiné à séparer les différentes prises de vues sur une même bande est placé au centre du couloir sous les fentes de passage des griffes.
Couloir extensible (breveté S.G.D.G.) - Deux réglettes verticales extensibles, en acier, placées de part et d’autre de la fenêtre, forment une sorte de couloir, tapissé de velours, pour éviter le contact de la pellicule contre la platine. Grâce à l’extensibilité de ce couloir, la film descend toujours d’une façon régulière malgré les légères différences de largeur existant entre les diverses sortes de pellicules. Le film passant ainsi sans effort devant la fenêtre, aucune sinuosité n’est à craindre, d’où il résulte par la suite, une fixité absolue à la projection.
Débiteurs. - Afin d’éviter les efforts d’une traction intermittente sur un grand poids de pellicule (le magasin pouvant soutenir 120 mètres), le film est débité d’une façon régulière par un cylindre denté placé à la partie supérieure du couloir. ce cylindre permet, en outre, d’obtenir une parfaite régularité dans le réenroulage. il agit de même lorsque l’appareil doit fonctionner à l’envers, la boîte débitrice devenant alors réceptrice.
Objectif. - L’appareil est muni d’un objectif Voigtlander, type Héliar de 51 mm de foyer, travaillant à F 4,5 grâce auquel on peut opérer par les temps les plus sombres.
Mise au point. - La mise au point se fait avec la plus grande facilité, il suffit, après avoir remplacé le cadre-presseur de la fenêtre par un verre dépoli, de viser par l’œilleton jusqu’à parfaite netteté sur le verre dépoli.
Fondu automatique (breveté S.G.D.G.) - Un dispositif de fermeture et d’ouverture du diaphragme de l’objectif permet de faire disparaître ou apparaître automatiquement les vues, en “fondu”, sans connaissances spéciales.
Obturateur. - L’obturateur, qui doit démasquer l’objectif pendant les périodes d’immobilité de la pellicule, est constitué par une plaque métallique, affectant la forme d’une demi-circonférence. il est placé directement derrière l’objectif, près de la surface sensible et donne ainsi le maximum de rendement au point de vue photographique. Une deuxième plaque métallique, semblable à la première, vient pivoter sur celle-ci et diminuer la dimension de l’ouverture, réglant de ce fait l’admission de la lumière. L’obturateur est animé d’un mouvement de rotation continu, par l’intermédiaire de pignons réglés de telle sorte qu’il fasse une révolution complète pendant le mouvement d’aller et retour du cadre porte-griffe.
Compteur. - Un compteur de mètres, placé à l’arrière de l’appareil et au-dessus de la manivelle d’entraînement, indique constamment la quantité de pellicule employée.
Viseur. - Un viseur mobile est ménagé sur le côté gauche de l’appareil permettant de suivre facilement le déplacement du sujet à cinématographie.
Magasins. - Le chargement s’opère très rapidement et en plein jour avec des boîtes-magasins se plaçant sur l’appareil et pouvant contenir 120 mètres de pellicule vierge. Un de ces magasins contient le film vierge, un autre sert de récepteur au film impressionné. Ils sont construits en bois noirci à l’intérieur et gainé à l’extérieur. leurs dimensions sont : 210 x 200 x 66.
Prix : 1500 francs.

- Catalogue Pathé, 1911

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